Traitement chirurgical


Traitement des fractures simples

LE TRAITEMENT CLASSIQUE : Il ne prend jamais en compte la cause de la fracture cad la perte osseuse due à la maladie ostéoporotique.

LE NOUVEAU CONCEPT : Il traite dans le même temps la cause (l'ostéoporose) et la conséquence (la fracture).

- La cause est traitée par un apport massif de biomatériau : dans tous les cas le corail naturel
- La conséquence est traitée à l'aide d'une fixation stable du foyer de fracture.

LA CONSOLIDATION DU TRAIT PRINCIPAL
Fixation des deux fragments par un matériel métallique

Il suffit de maintenir les deux fragments à l'aide d'un matériel métallique pour obtenir la consolidation de la fracture.

Le trait principal consolide dans un délai de trois mois avec le traitement classique (on ne traite pas la cause)

La mise en place du corail - dans ce cas a pour but de reconstituer le capital d'os perdu en raison de l'ostéoporose, cause de la fracture.

Traitement des fractures complexes

LE TRAITEMENT CLASSIQUE : Il prend exceptionnellement en compte les traits secondaires :

- Qu'il s'agisse des fractures de apophyses de traction.
- Qu'il s'agisse de la plaque trochantérienne postérieure.

LE NOUVEAU CONCEPT : Il prend de façon quasi constante et traite dans le même temps tous les foyers de fracture :

- Les apophyses de traction sont rattachées à l'aide d'une fixation stable au matériel métallique qui maintient le foyer de fracture principal.

- La plaque trochantérienne postérieure est traitée par un apport massif de biomatériau : dans tous les cas le corail naturel.

ANALYSE DU CLICHÉ

Description des traits de fractures
Numérisation des fragments séparés

LES TRAITS DE FRACTURE

- TP : le trait principal
- TS : le ou les traits secondaires
- PTP : plaque trochantérienne

LES FRAGMENTS

- I : la tête et le col du fémur
- 2 : la diaphyse du fémur
- 3 : le petit trochanter
- 4 : la plaque trochantérienne
- 5 : des mini fragments

TRAITEMENT CLASSIQUE
versus
NOUVEAU CONCEPT

LE TRAITEMENT CLASSIQUE
Fixe à l'aide d'une vis-plaque métallique mobile le trait principal
Ne fixe pas les traits secondaires détachant les apophyses de traction
Ne stabilise pas la plaque trochantérienne postérieure
Ne comble pas le manque osseux du à l'ostéoporose.

LE NOUVEAU CONCEPT
Fixe à l'aide d'une vis-plaque stabilisée le trait principal
Fixe à l'aide de fixation métallique souple les traits secondaires
Maintient la plaque trochantérienne postérienne avec les câbles métalliques
Traite la cause et reconstitue le stock osseux à l'aide du corail naturel

NOUVEAU CONCEPT
Traitement de tous les foyers de fracture
Reconstitution du stock osseux

TRAITEMENT DES FOYERS DE FRACTURES

- 1 Le trait principal
- 2 Le grand trochanter
- 3 Le petit trochanter - La plaque trochantérienne est stabilisée

TRAITEMENT DE LA CAUSE
- 4 Le corail naturel

RECONSTRUCTION DE LA PLAQUE TROCHANTÉRIENNE POSTÉRIEURE

Elle ne peut pas être fixée à l'aide d'un matériel métallique.

Elle peut être reconstituée avec l'aide de la biologie : le corail naturel.

Là où le chirurgien ne peut réparer, le corail déposé peut agir.

AU MILIEU

Cette paroi est tellement fine qu'il n'est pas possible de la réparer à l'aide d'une vis par exemple.

Il faut pourtant la réparer.

Le corail naturel est ici placé comme un pont dans le trou du mur cassé.

En trois mois, le mur est reconstruit.

Faut-il s'en plaindre ou s'en réjouir !

Le mur postérieur est fracturé en un seul gros fragment

Reconstruction de la plaque trochantérienne postérieure de Briot

CONSOLIDATION RAPIDE

En voici un autre exemple

Le mur postérieur est pluri-fracturé
Le corail a disparu

Cette paroi ne peut être synthésée.

 

Elle est simplement comblée par le corail naturel.

Reconstruction, maintien et durée dans le temps

Convaincant, non ! Convaincu ?

QUELQUES QUESTIONS - QUELQUES RÉPONSES sur la consolidation d'un os et la minéralisation

Les réponses aux questions posées ici ne sont pas destinées aux spécialistes. Elles seront donc volontairement très simplifiées et très schématiques afin que cela soit accessible à tous ceux qui n'ont pas fait d'études dans ce domaine si complexe de la biologie. Ceux qui souhaiteraient aller plus loin devront se référer aux très nombreuses publications déjà parues. Il faut savoir toutefois que ce domaine est en permanent remaniement et que ce que l'on écrit aujourd'hui, peut être faux demain. Cela peut être également amélioré à la suite de découvertes que la recherche fondamentale réserve. La biologie est une science encore jeune mais extraordinairement prometteuse. Elle nous force à réfléchir à cette question : la science a t-elle un sens (Science et quête de sens ) ?

- Qu'est-ce qu'un cal osseux ?

- Quelle est la différence entre cal nuageux et cal homogène ?

- Combien de temps faut-il pour que l'os fracturé soit consolidé ?

- A quel moment l'os redevient-il un os normal ?

- A quel moment peut- on marcher sans risque de voir se produire une complication au niveau de la fracture ?

 

QU'EST-CE QUE LE CAL OSSEUX ?

• Le cal osseux est l'aboutissement des moyens biologiques mis en œuvre par l'organisme pour arriver à la guérison de la fracture d'un os.

• La consolidation au niveau du foyer de fracture - par exemple au niveau d'un os long - se fait par un double mécanisme Les phénomènes de reconstruction se font en deux endroits simultanément :

- Un mécanisme situé à l 'intérieur de l'os. Il aboutit à la formation du cal endosté.

- Un mécanisme situé à la périphérie de l'os. Il forme le cal périosté.

• Les facteurs intimes mis en jeu pour la formation du cal osseux sont très nombreux. Ils font intervenir des facteurs mécaniques (mobilité), des éléments spécifiques (facteurs de croissance, hormones…), des éléments organiques et minéraux (protéines, ions …), des éléments chimiques ( oxygène, gaz carbonique, hydrogène) des cellules spécifiques (venant de la moelle osseuse, du sang…)etc…Ces quelques facteurs vont intervenir à des temps différents de la formation du cal. On comprend l'extrême complexité de ce mécanisme qui - in fine - aboutit à la reconstruction d'un os cassé.

• Il y a différents moyens qui permettent d' analyser la progression dans le temps d'un cal osseux. Certains sont simples. C'est le cas de la radiographie. Les techniques modernes permettent d'analyser un os dans l'intérieur même. Tout le monde connaît le scanner et l'IRM.D'autres sont nécessaires pour comprendre le mécanisme . On prend un fragment d'os à des temps différents de la reconstruction et on regarde ce qui se passe au microscope. On a fait beaucoup de progrès depuis Pasteur. Le microscope électronique a porté l'imagerie à la mise en évidence d'images infra-microscopiques.

• Toutefois, ces études ne portent que sur des fragments morts. Ce ne sont que des reflets du vivant.

QU'APPELLE T-ON CAL NUAGEUX ET CAL UNITIF ?

• D'une façon très schématique, on peut distinguer quatre étapes dans l'évolution radiographique d'un cal osseux :

Le stade 0 : on ne voit rien apparaître sur la radiographie au niveau du ou des foyers de fracture. Cela ne signifie pas qu'il ne se passe rien. En fait, la première formation du cal se fait grâce à certaines cellules cartilagineuses. Comme elles sont transparentes aux rayons X, on ne les voit pas.

Le stade 1 : au niveau du ou des foyers, apparaît une sorte d'ombre un peu grise. Elle n'a pas de contour précis mais cette ombre discrète ne se voyait pas sur le cliché au stade 0

Le stade 2 : L'ombre se précise. Elle s'épaissit, devient bientôt un nuage de plus en plus dense qui tend à envahir les espaces dus aux traits de fracture

Le stade 3 : Le nuage est devenu très dense. Les contours du nuage ont gagné les différentes pièces osseuses fracturées. Elles ne forment plus qu'un seul morceau. Le nuage unit les différents morceaux.

Le cal est dit unitif lorsqu'il est visible au niveau de tous les fragments fracturés examinés sous différents angles. On se contente habituellement de deux clichés radiographiques pris dans deux plans orthogonaux (perpendiculaires l'un à l'autre). On considère que la fracture est osseusement consolidée à ce stade.

QUEL EST LE DELAI DE CONSOLIDATION D'UNE FRACTURE SIMPLE ?
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE MINERALISATION ET REMINERALISATION ?

Il est généralement admis que le délai classique de consolidation du trait principal est de trois à quatre mois, à condition que l'os soit normalement minéralisé.

On doit se demander quel sera, compte tenu de ces constatations, le délai de consolidation d'un os déminéralisé (ostéoporotique), fracturé survenant chez une personne âgée ? Avec le traitement classique le délai est très variable. On sait que certaines fractures d'origine ostéoporotique ne sont pas consolidées au bout d'un an .

Le délai de reminéralisation des os d'un adulte jeune exposé à l'absence de pesanteur dont les os ne sont pas fracturés peut atteindre 5 ans. Cette constatation a été faite par un groupe de chercheurs du CNRS qui a mesuré par densitométrie la minéralisation des tibias (près du genou) de cosmonautes ayant séjourné à bord de la capsule MIR pendant une période allant de un à quatre mois. Pourtant, ces hommes ou ces femmes - dont le squelette est bien minéralisé - sont de véritables athlètes. Ils ont été entraînés de façon spécifique pour leur mission.

Que dire du délai de reminéralisation des os ostéoporotiques ? Cette question est importante. Nos os en effet sont sensibles à la pression. Ils contiennent des sortes de capteurs de pression : les barorécepteurs. La crainte des personnes âgées de sortir de chez elle après une fracture du col n'est-elle pas en rapport avec cette non reminéralisation ? Cette fragilité osseuse - inconnue du patient mais bien réelle - est-elle responsable d'une simple «  crainte-cicatrice  » reflet conscient de notre expérience passée  ou bien une «  crainte-réflexe  » venue de notre inconscient ou bien des deux ?

En conclusion

La «  crainte-cicatrice  »

Le souvenir douloureux de la ou des fractures est sans doute, l'un des éléments qui contraint le ou la personne âgée à rester sagement assise, dans un cadre reposant, à se remettre en mémoire les bons comme les mauvais moments de sa vie passée, avec parfois « un brin de nostalgie ».

La «  crainte-réflexe  »

Cette nouvelle façon de vivre - comme à l'écart du monde - peut être également le fait d'une crainte inconsciente de faire de nouvelles chutes liée à la fragilité des os qui n'ont pas retrouvé toute leur solidité. A la mémoire de ces douleurs ressenties dans sa chair vient s'ajouter le risque inconscient de se casser les os à nouveau. Est-ce la reminéralisation des os , grâce à un apport local massif de calcium, qui a permis à cette jeune octogénaire de gravir des montagnes au cours de l'été dernier ?