Une dame bien tranquille | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Madame H.J. est née en avril 1928. Aujourd'hui, cette dynamique et sympathique presque octogénaire mène une vie de sportive digne d'athlètes dits de haut niveau. Non point qu'elle parcourt les stades ou la cendrée d'une foulée ravageuse mais parce qu'elle réalise tout simplement des performances que peu de personnes de son âge sont capables d'accomplir. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour ceux que cela n'étonne pas plus que le fait d'aller sur la lune, voici ce qui est peut être moins banal. Cette ancienne hôtesse de l'air, adepte des sports de glisse, dérape sur une plaque de glace en faisant du ski et se fracture le haut du fémur gauche (os de la cuisse) juste au-dessous de la hanche. Cela se passe en mars 1985. Mme H.J. a alors 57 ans. Un an plus tard, le 10 octobre 1986 le matériel est enlevé. Pour certains qui ne s'étonneraient toujours pas que l'on puisse retourner sur la lune, en janvier 1993, elle se fracture à nouveau le même fémur au ski. Cette fois, c'est la partie basse du fémur qui se casse juste au dessus du genou. Elle est opérée sur place mais les choses ne vont pas bien. L'os ne consolide pas et le 20 octobre 1993, soit 9 mois plus tard, elle est opérée pour la seconde fois. Une greffe de corail est pratiquée en conservant le matériel en place. Dans les trois mois qui suivent, la plaque casse alors qu'elle marchait avec deux cannes et un appui simulé. La troisième intervention, le 25 janvier 1994, consiste à retirer l'ancien matériel et à le remplacer par un matériel plus solide, sans toucher à la greffe. Elle est autorisée à marcher avec appui simulé au bout de 6 semaines. Entrée le 14 février 1994, elle sort de la clinique de rééducation six semaines plus tard le 7 avril 1994. Mme H.J. demande à ce que l'on retire le matériel qui la gêne. Le matériel est donc retiré le 13 décembre 1999. Ainsi, ce fémur a été opéré 6 fois, deux fois près de la hanche, quatre fois près du genou. Elle s'est en plus cassée le poignet droit, puis la neuvième côte gauche en 1993. On doit ajouter pour certains qui s'étonneraient d'une telle avalanche de fractures qu'après le décès de son mari en 1982, Mme H.J. a eu de gros problèmes de santé. Elle subit l'ablation de l'utérus et des deux ovaires en janvier 1983 à l'âge de 55 ans. Cette femme mesure 1,60 m et pèse aujourd'hui 53,3 kg.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Madame H.J. âgée aujourd'hui de 78 ans. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
CONCLUSION Au plan clinique : Les ennuis de santé de Mme H.J. ont commencé en 1982, à la suite du décès de son mari. Nul ne peut nier la relation étroite unissant le mental et le soma. Elle vivait une vraie relation amoureuse avec son mari et cela n'étonnera personne si ses ennuis ont commencé au niveau de la sphère génitale. Elle subit une castration chirurgicale un an plus tard en 1983. La suppression des ovaires a entraîné la disparition de la sécrétion hormonale. Cette chute a, nous le savons, des répercussions sur le métabolisme osseux. Elle se fracture le fémur pour la première fois en 1985 soit trois ans après le décès de son mari. Mme H.J. est mis sous Traitement Hormonal Substitutif en 1992. L'année suivante, elle se fracture le poignet, une côte et le fémur gauche (pour la deuxième fois). En 1993, la reconstruction de son fémur s'accompagne d'une greffe de corail naturel. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Depuis 1994 et jusqu'à ce jour, Mme H.J. mène une vie normale, et pour une personne de son âge, une vie d'une rare activité. Elle voyage beaucoup et doit prochainement faire un petit tour en Europe centrale. Au plan biologique en 2006 : - Le métabolisme phosphocalcique est normal. HYPOTHESES Les recherches fondamentales auxquelles nous faisons référence ont été effectuées sur des fémurs sains, non fracturés, d'animaux; les mesures densitométriques ainsi que les dosages biologiques ont été effectués sur des hommes adultes jeunes après un séjour dans MIR. Notre rôle consiste à traiter et réparer le mieux possible des os fracturés ayant déjà perdu une quantité plus ou moins importante de leur capital osseux du fait de l'âge et/ou de l'ostéoporose. A cela, il faut ajouter la nécessité pour l'os de prélever sur place - au niveau du site fracturaire (ou dans d'autres sites osseux) - le calcium nécessaire à l'élaboration du cal et à la minéralisation du cristal osseux. A cela, il faut ajouter la nécessaire et nouvelle perte osseuse liée à l'alitement puis à la non mise en charge de l'os le temps nécessaire au rétablissement d'une résistance mécanique "suffisante pour". S'il faut au moins cinq ans parfois pour qu'un os sain d'un adulte jeune physiquement entraîné soumis à une microgravité retrouve une structure identique à celle d'avant le vol spatial, combien faudra t-il à un os déjà déminéralisé, fracturé et survenant de surcroît chez une personne âgée pour retrouver son état pré fracturaire ? Au cours de l'étude prospective randomisée multicentrique, il est apparu que plusieurs fractures non traitées avec le corail naturel n'étaient pas consolidées au bout d'un an. Nous devons donc déjà distinguer deux étapes dans notre analyse : la fracture de l'os déminéralisé d'une part et le non appui d'autre part. 1° - Combien de temps faut-il pour qu'une fracture ostéoporotique située au niveau de la hanche consolide ? 2°- Nous ne savons pas - par contre - en combien de temps un os fracturé retrouve sa structure interne ? |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Bon Voyage !
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||