Fracture du tibia


La non-consolidation au-delà de 4 mois (pseud’arthrose de la cheville)

Ecart entre les deux fragments

Nous sommes à plus de six mois de la fracture.
- un « écart » entre les deux fragments est visible (i).
- il n’y a aucune ébauche d’ossification (pas de cal osseux visible).
- il s’agit d’une pseud’arthrose atrophique. (Photo A)

On modifie le montage en desserrant les tiges du fixateur externe (dynamisation du foyer).
- On constate un déplacement immédiat des deux fragments témoignant de la mobilité dans le foyer. (Photo B )

Il faut donc :
- supprimer l’écart inter-fragmentaire.
- apporter du matériau biologique pour permettre une néo-formation osseuse.

 

La CHEVILLE

Quelques explications techniques

Comme il ya un haut et un bas, il y a « deux » chevilles. La cheville du haut (près de la jambe) et celle du bas (près du pied)

I ° - La portion d’os située entre six et dix centimètres au-dessus de l’articulation de la cheville est parfois très difficile à faire consolider.

Cela veut dire que la guérison de la fracture située dans cette portion ne peut parfois être obtenue qu’au bout de trois voir quatre mois et parfois plus !

II° - A l’inverse de celle située juste au-dessus de l’interligne (entre un et trois centimètres). Cette partie guérit plus facilement … sauf si certaines conditions ne le permettent pas ou l’interdisent.

Dans le premier cas à cause d’un manque d’os : par exemple une ostéoporose sévère ; dans le second - par exemple - à cause d’un manque de contact entre les extrémités de la fracture ou pour la même raison qu’en I

Où l’on retrouve l’enfoncement et la pénétration des corticales à l’intérieur du tube creux.

Un os long est un tube creux

L’alignement - selon un axe vertical - des deux fragments (a et b) est "acceptable" sur le cliché du haut. Il s’agit d’une vue de profil (Photo A).

Dès l’ablation du système qui maintenait les deux fragments a et b dans un alignement « acceptable », on constate (Photo B) :
- une pénétration du fragment a dans le fragment b (télescopage du aux forces des muscles)
- une pénétration des parois (corticales) du fragment b dans l’intérieur du tube creux a.

L’os contenu dans le fragment b est plus mou. Il a été compressé au cours du choc.

Les deux objectifs sont-ils atteints ?

Selon l’analyse pré-opératoire des deux causes de l’échec :

Les deux fragments a et b sont maintenant au contact.

La cavité osseuse est comblée par le corail (Co).

L’os de la jambe est aligné - selon son grand axe - perpendiculairement au sol.

Le matériel métallique (M) est mécaniquement solide. Toutefois, une attelle en résine (r) sera mise en place par prudence pour six semaines.

L’appui ne sera pas autorisé avant cette date.

La consolidation est-elle obtenue ?

Les étapes vers la reprise de la marche

Au bout de six semaines, on retire l’attelle afin de commencer la mobilisation de la cheville

Au bout de trois mois, la radiographie montre une consolidation des os suffisante pour permettre la reprise de l’appui sous couvert de deux cannes.

La reprise de la marche sans canne se fera progressivement en un mois.

Sur les clichés on constate :
- la disparition des sphères de corail (cliché A)
- la reconstruction des deux parois (cliché B)


A l'ablation du matériel, on constate une consolidation des deux foyers, la conservation d'un bel interligne articulaire au niveau de la cheville.

L'aspect inhomogène de l'os se modifiera avec le temps pour reconstruire l'anatomie à la fois de l'os cortical et de l'os spongieux.


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