Le Traitement chirurgical curatif
Lorsque
l'on voit s'opérer - par la magie biologique - une telle reconstruction,
la réponse est évidemment oui. C'est pour cette raison que
l'utilisation du corail naturel pour combler un vide osseux, à
la fois au niveau du contenant et au niveau du contenu, apparaît
si précieuse.
Revenons
un peu sur les diverses techniques pour reconstruire ce malheureux os
cassé. Tout le monde est d'accord sur la nécessité
de cette réparation. Il faut redonner à l'os sa continuité
afin de pouvoir remarcher. Mais, les avis divergent sur la façon
de reconstruire à la fois au niveau des moyens techniques et -
ce qui est tout aussi important - sur ce qu'il convient de faire lorsqu'il
y a plusieurs morceaux.
Pour
se résumer; Il faut rétablir la continuité de l'os
mais une question se pose, comment ce qui revient à dire avec quoi
?
Commençons par avec quelle technique ?
Deux
écoles s'opposent les partisans d'une fixation rigide et ceux d'une
fixation mobile. L'une utilise deux tiges métalliques glissées
à l'intérieur de l'os ressemblant grossièrement à
la lettre grecque .
L'autre utilise une vis vissée dans la tête du fémur
et une plaque vissée à l'extérieur de l'os. Elles
sont réunies par un tube creux faisant un angle anatomique avec
la plaque dont il est solidaire. La vis et le tube-plaque peuvent glisser
l'un dans l'autre. En fait, seul le tube-plaque glisse le long de la vis
qui est fichée dans la tête du fémur et ne peut donc
être mobilisée.
Sans
entrer dans la controverse, aucune des deux solutions proposées
ne s'intéresse à la cause, c'est à dire à
la perte osseuse qui atteint, rappelons-le à la fois le contenant
( les parois) et le contenu ( l'intérieur) de l'os. Aucune des
deux ne recharge l'os en os. Aucune des deux ne tient compte de l'os.
Ceci est une simple constatation.
En
ce que concerne l'attitude des traumatologues vis à vis des différentes
pièces fracturées, on constate la même indifférence.
Les deux techniques sont d'accord pour réunir les deux plus gros
fragments de l'os cassé soit par un clou (le clou Gamma )
soit par la vis-plaque. Voici un exemple de fracture simple avec les deux
gros fragments.
On
voit qu'il existe un trait de fracture (A-A') qui sépare un gros
fragment supérieur (1) et un gros fragment inférieur (2).
Ce trait est le trait principal. Ce sont les deux fragments de base. On
les rencontre toujours dans une fracture du col du fémur. Ce trait
est la seule préoccupation des traumatologues.
Parfois
la fracture est plus complexe et plusieurs autres fragments peuvent se
détacher de ces deux morceaux principaux. Ce sont les traits secondaires
qui les détachent. Ces traits sont donc négligés
dans la très grande majorité des cas.
Deux
fragments sont pourtant particulièrement importants car ils sont
utilisés lors de la station debout, lors de la marche et lors de
la montée ou descente des escaliers. Ils ont un rôle essentiel
dans la fonction de cette articulation portante. Ce sont des fragments
(apophyses) indispensables à la physiologie de la hanche, c'est
à dire à la bonne fonction de cette articulation. Ils sont
détachés par les traits secondaires. Ce sont le grand et
le petit trochanter attachés au fragment 2.
Comment se présentent le grand et le petit trochanter
? Quel est leur rôle ?
Voici
un fémur d'adulte vu de face et de profil. Les deux fragments les
plus fréquemment cassés et qui se détachent sous
l'influence des muscles forment une sorte "d'excroissance" osseuse
située de chaque côté des deux gros fragments
Vue de face |
Vue de profil |
Sur le grand trochanter s'attache un muscle puissant qui sert
à la stabilité de la hanche et du bassin. C'est
le muscle moyen fessier. En un mot, il empêche la boîterie,
il stabilise le bassin lorsque l'on se tient sur une jambe
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Lorsque le grand trochanter est cassé - en un ou plusieurs
morceaux - le muscle attire le fragment vers le haut. Il se
détend et perd de sa force. Il est alors responsable
de boîterie et d'attitude penchée du côté
fracturée en station debout.
Cette perte de force due à la fracture s'ajoute à
la diminution des forces dues à l'âge. Il semble
donc logique de rattacher ce muscle à sa place - cela
revient à fixer le fragment osseux - afin de retrouver
au moins la force d'avant l'accident.
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Sur le petit trochanter s'attache le muscle qui permet la
flexion de la hanche. Il permet aussi de monter et descendre
les escaliers. Comme il s'attache en arrière de la
tête du fémur, le tendon joue - d'une certaine
façon - le rôle de la corde passant sous la poulie
osseuse du col du fémur, ce qui augmente la force du
muscle.
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Lorsque le petit trochanter est cassé, le muscle tire
le fragment vers le haut et en avant. Le tendon détend
l'enveloppe déchirée sur laquelle il s'attache.
Il perd ainsi son rôle de "poulie". La force
de flexion diminue. Il semble donc également logique
de réparer ce fragment, bien que cela soit techniquement
plus difficile que de fixer le grand trochanter.
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Aucune
des deux techniques classiques ne juge nécessaire de fixer ces
deux fragments "secondaires". Peut être est-ce une des
raisons pour laquelle il y a 75% de séquelles fonctionnelles. Ces
séquelles sont une boiterie plus ou moins prononcée, une
difficulté pour monter ou descendre les escaliers.
Dans
tous les cas, si la fracture du col du fémur n'a plus une "mauvaise
réputation", elle peut entraîner des séquelles
très handicapantes. Le taux élevé de ces séquelles
(75%) ne peut diminuer que si l'on rétablit la continuité
de l'os dans son intégralité afin de le rendre aussi proche
que possible de l'anatomie.
Un complément d'informations sur les traitements
classiques actuels de la fracture du col du fémur
est disponible sur les sites de Springer-Verlag
(EJOST) et Masson
(RCO)
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