Le passage dans le « milieu intérieur »

C’est dans un nouvel environnement que notre molécule délitée va circuler. Elle est captée par les multiples petits vaisseaux qui vont la diriger vers l’énorme usine intérieure constituée par le foie. Une partie du calcium circule sous forme dissoute dans le sang et une partie se lie à quelques composants organiques du sang. Le foie est une énorme usine. Cette usine, comme c’est le rôle de toute usine, utilisera le produit brut pour le transformer en un produit fini. Il serait intéressant de savoir quelle quantité de calcium est ainsi capté en permanence par le foie - jour et nuit - à la fois pour ses besoins personnels et ceux de sa production.

A la sortie de l’usine, notre molécule délitée , et/ou ce qu’il en reste, se dirige vers le cœur droit puis les poumons puis le cœur gauche. Signalons au passage que le cœur est un muscle qui, comme tout muscle qui se respecte, consomme du calcium. Il serait tout aussi intéressant de savoir quelle quantité de calcium est ainsi capté en permanence, jour et nuit, par le muscle cardiaque. Gardons à l’esprit que cette pompe fonctionne sans discontinuité 24 heures sur 24 à raison de 70 coups à la minute en moyenne. N’oublions pas que cette horloge est réglée par un mécanisme interne qui a lui aussi besoin de calcium pour fonctionner.

La petite armada de molécules que nous avons avalé commence à diminuer de façon sérieuse et, malheureusement pour nos os, inévitable. Passé le cœur gauche, où vont-elles ces molécules ou ce qu’il en reste ? Certaines se dirigent vers le pôle Nord, situé sous la calotte crânienne. Le cerveau est également un grand consommateur de calcium. D’autres se dirigent vers les autres points cardinaux l’est et l’ouest c’est à dire les deux bras et vers le sud c’est à dire le bas-ventre et les jambes. Nous avons vu que les muscles sont aussi de grands consommateurs de calcium. Ils prennent donc leur part au passage. Il serait encore intéressant de savoir quelle quantité de calcium est ainsi "attrapé" au passage par un sujet au repos, marchant, courant et/ou faisant du sport ou un travail de force.

Enfin, ce qui reste de notre stock initial de calcium après cette véritable orgie dont a bénéficié l’ensemble de notre organisme, "le peu qui reste" donc va parvenir dans les os. Il y a toutefois un dernier et gros écueil. Il est presque connu de tous que les muscles s’attachent sur les os. On pourrait penser - naïf que nous sommes - que le calcium des muscles va peut être en partie parvenir dans nos os par le biais des vaisseaux qui les nourrissent et qui vont au contact même de ces os. Mieux encore , ils y pénètrent ! Alors, peut être me diriez-vous, où est le problème ?

Le passage dans les os : la voie du sang

Je vous répondrai "Il n’y a pas de problème. Ou alors c’est la nature elle même qui est le problème. C’est à la nature qu’il faut demander des comptes car c’est la nature qui est seule responsable !"

Evidemment, cette réponse ne satisfera pas les scientifiques et/ou les exégètes de tout poil. Ceci est pourtant la vérité. Les vaisseaux venant des muscles ne vascularisent que le tiers externe de la paroi de nos os longs. Cela veut dire que le calcium restant disponible après la razzia "inévitable" du reste de presque tout l’organisme ne terminera sa course que dans une partie de nos os.

Pour ce qui est de l’intérieur de l’os, le calcium doit y pénétrer par l’intermédiaire d’une artère "dite nourricière" destinée comme son nom l’indique à ce que tout ce qui est nécessaire à « nourrir » l’os pénètre avec lui. Il est entendu une fois pour toutes que cette artère peut, comme tous les vaisseaux, être le siège d’une maladie qui bouche les vaisseaux et ceci d’autant plus fréquemment que l’on est plus âgé. Cela a pour nom : artériosclérose.
Cela veut dire que notre calcium, innocent comme un nouveau-né, risque d’arriver aux portes de son paradis (l’os) et ne trouver qu’une porte close ou plus exactement une porte bouchée par une thrombose (un bouchon) comme celui qui peut brusquement fermer l’artère d’un œil. On conçoit sans mal qu’il faille déboucher cette artère si l’on veut revoir "Ma Normandie" - par exemple. On conçoit mal, dans ces conditions, que notre banque de calcium qui est notre squelette puisse reconstituer ses réserves en ce "précieux métal" si l’on ne fait pas quelque chose de différent que la voie sanguine.

Il y a plusieurs raisons de « faire quelque chose » La première est éthique. Il n’est pas acceptable de laisser passivement se dégrader notre capital - ce que l’on se contente de "laisser faire" aujourd’hui. Qui souhaiterait que l’on dévalisa Fort Knox sans réagir - à part quelques malfaisants ! L’or de ce fort c’est le calcium de nos os à la différence toutefois - et elle n’est pas mince - c’est que nos os ne sont pas une prison. Faut-il ajouter que l’on a décidé de protéger Fort Knox de la façon que l’on sait et que l’on accepte sans s’en préoccuper ou inquiéter que nos os soient dépouillés. Un morceau de métal doré emmuré entre des pierres vaut bien plus que notre squelette qui renferme le précieux calcium. Acceptons ce fait !

La deuxième conclusion est que puisque durant toute notre vie on est allé piocher dans le seul endroit où il était à profusion, il semble logique de tenter de reconstituer nos réserves précisément à l’endroit où elles se trouvent ?

Nous avons donc à notre disposition deux voies pour réaliser cette « recharge » calcique. L’une de ces voies est longue, nous l’avons vu. Elle part de la bouche et parvient "in fine" dans nos os. Certes s’il est exact que tous les chemins mènent à Rome, certains y conduisent plus tôt et plus aisément que d’autres.

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