Reconstruction de l'os spongieux
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Notez la disparition complète du corail naturel en deux ans |
On constate qu'il est impossible de distinguer la zone greffée
de celle de l'os non greffé
dans l'os spongieux du fémur de cette patiente après disparition
du biomatériau.
Dans ce cas, l'augmentation de la D.M.O. est très importante.
La vérification sur pièce anatomique doit montrer la présence du biomatériau s'il n'est que partiellement résorbé. On a pu ici le mettre en évidence à l'aide d'une tomodensitométrie (scanner) sur une préparation anatomique. On remarquera la disposition en travées en forme d'ogives, caractéristique de l'os normal sur la hanche greffée.
Hanche droite non greffée : notez l'importance du vide osseux, la disparition complète des travées osseuses. Les travées osseuses restantes sont le siège de microfactures (flèches diapo de gauche) dont la description a été faite par Maurice Michel Forest. |
Hanche gauche greffée : notez la persistance partielle du corail (diapo de gauche). La reconstruction osseuse avec réapparition de belles travées ogivales caractéristiques de l'anatomie de l'extrémité supérieure du fémur. |
Le biomatériau doit se comporter comme un os normal c.a.d. diminuer régulièrement avec le temps dans les mêmes proportions que la diminution physiologique. Les mesures de la D.M.O dans le tableau suivant confirment cette diminution avec un suivi longitudinal de plus de 6 ans. Pour chaque suivi post-op est indiqué la DMO ainsi que la date en mois (m) ou en années (a).
Patient | Age | Date de la greffe | Post-Op 1 | Post-Op 2 | Post-Op 3 | Post-Op 4 | Post-Op 5 | Post-Op 6 | ||||||
C.J. | 66 | 3/07/92 | 0,559 | 10 m | 0,541 | 2 a | - | - | - | - | - | - | - | - |
T.S. | 76 | 28/01/92 | 0,648 | 2 m | 0,641 | 3 m | - | - | - | - | - | - | - | - |
M.M. | 79 | 2/10/92 | 0,566 | 4 m | 0,852 | 7 m | 0,549 | 20 m | 0,416 | 40 m | - | - | - | - |
M.O. | 80 | 24/07/92 | 0,853 | 6 m | 0,852 | 1 a | 0,742 | 2 a | 0,667 | 4 a | 0,645 | 5 a | 0,636 | 6a |
V.L. | 83 | 2/10/92 | 0,408 | 3 m | 0,494 | 1 a | 0,498 | 2 a | - | - | - | - | - | - |
O.G. | 84 | 4/12/92 | 0,597 | 3 m | 0,589 | 6 m | 0,596 | 1 a | 0,588 | 18 m | - | - | - | - |
V.B. | 87 | 27/11/92 | 0,868 | 3 m | 0,803 | 2 a | - | - | - | - | - | - | - | - |
G.A. | 94 | 27/10/92 | 0,806 | 3 m | 0,773 | 6 m | 0,691 | 1 a | 0,668 | 14 m | 0,622 | 22 m | 0,541 | 54 m |
Cette patiente est décédée à l'âge de 101 ans. Victime d'une fracture du col du fémur - du côté gauche - à l'âge de 95 ans.
Elle
ne sortait plus de sa chambre puis de son lit en raison d'une tumeur cérébrale
inopérable. L'examen de ses deux hanches 6 ans après son
décès a permis de mettre en évidence la transformation
du corail du côté de la hanche fracturée greffée.
La densitométrie osseuse faite sur les échantillons post-mortem
des deux fémurs a montré l'augmentation de la densité
minérale osseuse du côté greffé. La densité
minérale osseuse de la hanche gauche reflète la densité
minérale osseuse de l'os préexistant, plus celle de l'os
néoformé à partir du corail et celle du corail restant,
alors que la densité minérale osseuse de la hanche droite
est le reflet de l'os restant.
Du côté droit, la coupe du fémur montre la disparition presque complète des lamelles osseuses remplacées par de la graisse. Il n'existe plus aucune organisation architecturale.
A l'examen microscopique, on constate le même phénomène, à savoir l'extrême pauvreté des lamelles osseuses - ici une lamelle osseuse est colorée en brun rouge. Elle a perdu toutes connexions avec les lamelles osseuses adjacentes. Elle est entourée d'amas de cellules adipeuses. Plus l'ostéoporose est avancée, moins il y a des lamelles osseuses.
Du côté gauche, l'examen d'une coupe osseuse à l'oeil nu montre d'une part un espace vide au centre correspondant au matériel chirurgical entouré par quelques sphères dont certaines sont parfaitement visibles au contact même du matériel et d'autres plus ou moins détruites en contact avec l'os de voisinage.
Coupe parallèle au grand axe du col du fémur |
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Coupe perpendiculaire à l'axe du col du fémur |
Les sphères de corail naturel sont restées intactes parce que, au contact du matériel métallique dépourvu à l'évidence de vascularisation, elles ont été entourées par un tissu sans vaisseaux - une sorte de tissu d'emballage.
A l'inverse, les sphères de corail au contact de l'os et des vaisseaux qui le parcourent ont pu être colonisées par les cellules osseuses qui ont entrepris la résorption du biomatériau.
Travail effectué par le Laboratoire Biomatech
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